1. |
Consolation
04:29
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J’ai chez moi un petit chat
Qui s’appelle Solal
Quand il se lève au matin
Il se creuse un canal
Entre le mur et moi
Bien au chaud dans mon lit
Au début il dit rien
Il se fait tout petit
Puis le voilà qui miaule
Comme un réveil-matin
Il ronronne, il grésille
Et il tape dans ses mains
Mais laisse-moi donc dormir
Je lui dis en grognant
Il répond c’est le vent
Qui te réveille maman
Ah So-lalalala, si
Si j’avais su plus tôt
Quelle consolalalalalation
Je trouverais en chantant ton nom
J’aurais solalisé dès l’âge de quinze ans
Ma noire solitude pour en faire un enfant
J’ai chez moi un petit cheval
Qui s’appelle Solal
Quand il rue dans son lit
Je l’engueule et il râle
Il va bouder ailleurs
Sur le dos d’un chacal
Puis s’envole d’un vol
De libellule spatiale
Il se perche sur la table
Plante son doigt dans le beurre
Puis dans le miel puis dans le sucre
Enfin dans mon café
Il me dit déso-so-lé, Maman, t’es sympa mais
Mais un pur sang Solal
Ça aime pas tes morales
Ah Sola-lalalala, si...
J’ai chez moi un poisson
Qui s’appelle Solal
Il fait des bulles des ronds
Dans sa baignoire navale
Danse dans les bas-fonds
Chante des chants de sirène
Fais le bateau sur le dos
Se gonfle comme une baleine
Puis saute tel un dauphin
Tout à coup hors du bain
Glisse sur le shampooing
Se ramasse sur la dalle
Tremble des pieds à la tête
En disant même pas mal
Ses larmes il les ravale
Même pas mal même pas mal
Et quand parfois
Des épines dans la voix sans me regarder il me demande tout bas
Et toi Maman
Et toi dis-moi
Est-ce que tu vas
Toi aussi t’envoler pour toujours dans le ciel ce sera quand, dis-moi
Quand que tu partiras dans le monde du n’importe quoi où paraît qu’y a même pas de téléphone
Pour appeler ton petit gars
N’y compte pas mon petit chat
On m’a déjà fait le coup à moi
Les mamans qui se défilent
C’est pas mon genre de nana
Je partirai pas avant
D’avoir fait de toi un grand
Pas avant que tu m’aies dit
Bon sang lâche-moi Maman
Et va, va, va...
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2. |
Le prélude
05:11
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Y a
du monde à
la sortie
c’est quatre heures
et demi
c’est l’hiver
c’est la nuit
tu me tiens
par la main
sous la pluie
j’ai pas peur
mais quand même
on me pousse
et on crie
tu me dis
petite sœur
t’inquiète pas
j’ai la clé
on y va
tu me tires
je te suis
ma main
dans ta main
sous la pluie
la maison
nous attend
le goûter
et maman
et ce soir
quand papa
rentrera
il aura
un parfum
de café
dans ses cheveux mouillés
et maman
nous dira
les enfants
je suis triste
jouez-moi
quelque chose au piano
Moi
j'ai pas envie
de jouer
avec toi
j’ai envie
de regarder
la télé
pousse-toi de là
c’est ma place
c’est pas vrai
c’est mon tour
hein maman
que c’est mon tour
mais pousse toi
t’es trop grosse
oh
t’es méchant
allez
allez viens
on le joue
le quatre mains
maman veut
t'as promis
je le tire
il me suit
bon ça va
on y va
mets-toi là
ta main là
pas comme ça
oui comme ça
attention
c’est parti
et on joue
toute la nuit
mon grand-frère
avec moi
un prélude
ou quelque
chose
comme ça
maman dit
c’est joli
Y a
pas grand monde
cette fois-ci
c’est l’été
plein midi
le soleil
sur la pierre
fait pleurer
les enfants
jouent au loin
et toi tu
pleures aussi
mon grand frère
à genoux
sur la pierre
j’ai pas peur
j’ai compris
mais quand même
on se serre
et on prie
je te dis
petit frère
t’inquiète pas
j’ai la clé
on y va
je te tire
tu ne me
suis pas
tu veux rester là
pour la vie
à attendre
maman qui
est partie
et papa
qui ne re
viendra pas
et tu restes
et tu aimes
ce prélude
ton supplice
plus que moi
plus que ta
vie même
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3. |
Toutes mes femmes
03:25
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J’aime en moi celle
Qui n’est pas moi
Que jamais je
N’ai vue au grand jour
Son cœur qui bat
Stupide et constant
Elle compte les heures
Elle attend son temps
Banale, fidèle
Ma patiente jumelle
Mon abeille ma dentelle
Ma sombre demoiselle
Ma petite neige éternelle
Celle qui ne connaît
Ni pourquoi ni comment
Celle qui n’est pas née
Celle qui n’est pas morte
Celle qui attend qu’on
Vienne frapper à sa porte
Ne dit ni oui ni non
Mais attend
J’aime en moi celle
Qui ne s’aime pas
Qui s’endort pensive
En songeant au bonheur
Si venait dans la nuit
Une main nue qui lui
Arracherait le cœur
J’aime en moi celle
Qui t’aime toi
Qui voudrait tant
Dénuder ton cœur
Comme une masse de feuille
Que l’on tient dans ses mains
Et que l’on déshabille
Chaque pétale un par un
J’aime en moi celle
Qui n'est pas moi
Que jamais je
N’ai vue au grand jour
Celle qui dans le lit
De nos nuits d’amour
Se cache comme une honte
Et me crie tout bas
Éteins la lumière
Remonte le drap
Et ferme les yeux
Et parle, oh non, tais-toi
Éteins la lumière
Ne me regarde pas
Ferme les yeux
Moi, je te vois
Non, ne me dis rien
Ne me dis pas
Ferme les yeux
Ta main, là
Oui...
Ma belle dans la nuit
Timidement médite
La montée du plaisir
Comme un cas de conscience
Et se laisse surprendre
En disant
Pourquoi moi ?
Pourquoi toi pourquoi moi
Mais dis-moi pourquoi pas
Pourquoi pas toi et moi
Et les autres avec nous
Oh mes douces fidèles
Mes patientes jumelles
Mes abeilles, mes dentelles
Mes neiges éternelles
Mes belles au bois
Dormant de soi-même
Femmes, femmes, femmes
Je vous aime
Je vous aime
Je vous aime
Je vous aime
Je vous aime
Je vous aime
Je vous aime
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4. |
Le jardin
04:52
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Un jour
Bientôt
Demain
Bientôt
J'attends
J'attends
Seule
Dans le jardin
Je ramasse les noix
Tombées ce matin
Le linge
Resté dehors cette nuit
Est noyé de pluie
Tu disais je sens le froid qui vient viens j'ai envie de noix fraîches de raisin et de thé au jasmin
Et de thé au jasmin
Ma maison mon jardin mon mari mes enfants
Oh mon Dieu quel beau matin
Ce soleil qui part puis qui revient
L’automne
Déjà
Des feux
De bois
Tes peines
Mes joies
Oublie
Ne l’oublie pas
N’y pense plus
Souviens-toi
J’ai tout, tout
Oublié de toi
Mais je ne pense qu’à toi
Ces noix petites et stupides qui n’ont plus de maison
S’écrasent sous le pied
à la moindre pression
à la moindre pression
Ni prière ni regret rien n’est plus de saison
Je ramasse sans raison
Les noix humides et nues sur le gazon
Les draps lourds d’eau de ciel d’ombre et d’encre noire
Balancent dans le vent leur humaine misère
Leur humaine colère
Le jardin est en feu c’est l’automne à ma bouche
Sur ma lèvre le goût amer
Des noix cueillies par milliers pour ma mère
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5. |
La petite hirondelle
05:57
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La petite hirondelle
Qu’est-ce qu’elle nous a fait
La petite hirondelle
Elle nous a volé
Trois petits sacs de blés
Nous la rattraperons
La petite hirondelle
Et nous lui donnerons
Trois petits coups de bâton
Moi j’ai rien fait, c’est lui qui a commencé, moi j’ai dit oui mais je voulais pas, maman a dit qu’elle rentrait tard ce soir, et puis voilà
Moi j’en sais rien si c’est mal ou pas mais j’ai dit oui, c’était bien, je sais pas pourquoi maman a l’air en colère et triste et pas fière, ton frère, me dis pas ça
Qu’est-ce qu’elle nous a fait
La petite hirondelle
Elle nous a volé
Trois petits sacs de blés
Nous la rattraperons
La petite hirondelle
Et nous lui donnerons
Trois petits coups de bâton
Il m’a dit t’es ma petite sœur ou pas, viens, j’ai dit oui, dehors la pluie l’orage l’éclair le lit ouvert, il tremble, ma sœur, mon frère
Il a fait chaud hier les hirondelles volaient bas, c’est pas moi c’est lui mais quand même si c’était moi, on te donnera des coups de bâtons, tes ailes, on te les cassera
Qu’est-ce qu’on lui a fait
À la petite hirondelle
Elle veut plus manger
Un seul grain de blé
Elle veut plus chanter
La petite hirondelle
Elle veut plus jouer
Elle veut plus voler
Elle veut plus me parler
Passe passe passera
La dernière y restera
C’est l’histoire de deux hirondelles qui s’aimaient d’amour tendre, laquelle a trahi laquelle a volé laquelle a frappé laquelle a saigné laquelle y est restée
Restez pas seules mes belles, elles sont des milliers comme vous qui se donnent rendez-vous de l’autre côté du ciel, paraît que la faute y fond comme neige au soleil
Mais qu’est-ce qu’elle nous a fait, la petite hirondelle, elle nous a volé, quoi, trois petits grains de blé, nous la rattraperons la petite hirondelle et nous lui donnerons
Des pains des citrons des caramels, du lait des bonbons des bâtons de cannelle, des baisers de sucre, des caresses de miel, du souffle, du vent
Des ailes
Des ailes
Des ailes
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6. |
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Una matica de ruda
Una matica de flor
Hija mia, mi querida
Di me a mi quen te la dio
Ta mère en bas
La honte en moi
Aimer ça pas question mon fils pas question pas question
Pas toi
Ma mère en moi
Nos dix-sept ans
Aimer ça pas question ma fille pas question reste avec moi reste
Dedans
Tu es belle
Il me dit ça
Dans le noir les yeux fermés sans me regarder sans rien
Savoir de moi
Tu es belle
Je te vois
Je te vois entre mes mains contre moi ta peau je te connais comme si tu étais ma sœur ma fille mon enfant un enfant de moi comme si je t’avais faite
Je t’ai faite
Tu es à moi
Tu es à moi
Una matica de ruda
Una matica de flor
Me la dio un mancevico
Que de mi s’enamoro
---
Traduction des passages en judyo
Un brin de rue
Un brin de fleur
Ma fille, ma bien-aimée
Dis-le moi, qui te l'as donné ?
Un brin de rue
Un brin de fleur
Me l'a donné un jeune homme
Qui s'est pris d'amour pour moi
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7. |
Le chant des vignes
05:02
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Y avait du vent ce jour-là
Dans ton jardin Papa
Les arbres se tordaient dans la tempête
Et je t’entendais me dire
Regarde-les, eux, se tordre de rire
Ça riait, sans toi, au champ des vignes ce jour-là
Ça riait sans toi
Quand j’ai ouvert la porte le chat
S’est engouffré devant moi
En miaulant comme on dit d’une âme en peine
Croyait qu’il allait te retrouver
Je lui ai dit « mon pauvre vieux, là c’est pas gagné...»
Ça manquait de toi, au chant des vignes ce jour-là
Ça manquait de toi
Sur la table basse de l’entrée
De vieux mouchoirs en papiers
Des tas de factures une montre cassée
Des mots doux des impayés
Et au milieu, des lettres de moi
Ça pleurait, Papa, au chant des vignes ce jour-là
Ça pleurait
Des lettres d’amour et de colère
Des mises en garde des prières
Des laisse-toi faire, des bon sang, laisse-moi faire
Tout à l’endroit tout à l’envers
Des oublie tout et des m’oublie pas
M’oublie pas, Papa, dans tes factures de l’au-delà
M’oublie pas cette fois
Moi dans ta maison d’allumettes
J’ai fumé tes cigarettes
J’ai toussé et j’ai eu mal à la tête
Et le front contre ta fenêtre
Me suis dit que quand même ça se faisait pas
Quand même, Papa, de partir sans un mot pour moi
Sans un mot
Le chat je lui ai donné à manger
J’ai coupé l’eau dans l’entrée
J’ai refermé les deux serrures à clef
Dehors la nuit tombait déjà
Mais le soleil lui ne voulait pas
Se coucher comme ça
Il brûlait comme un feu de joie
Alors la pluie s’est mise à tomber
Et puis tout s’est mélangé
Le feu les larmes et le vent dans les blés
Mais quand j’ai levé la tête
Y avait une promesse ultra-violette
Un arc-en-ciel, Papa
Entre le ciel et moi,
Le ciel et toi et moi
Et toi, et moi, et toi
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8. |
||||
L'Épitaphe de Villon ou Ballade des pendus
Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
---
Le texte fantôme qui apparaît à la fin de la chanson est extrait du poème "Loin des Rives", de Erick Ancenis.
Un maillon de la chaîne se brisa comme un coeur
Sans un bruit commença le voyage profond
Au-dessus des abîmes, près des lunes sans nom
Il déploya ses ailes, plus libre qu'une fleur
Le fin navire blanc où plus rien ne s'entend
Erre dans le désert de l'avenir pluvieux
Semant dans son sillage un pré de corail bleu
Pas même un cormoran ne le voit, hors du temps
Gouverné par le vent, sans aucune caresse
Il danse sa douleur, léger comme une flûte
Le parfum de l'ennui côtoie sa vaine lutte
L'absence de sirène l'enivre de détresse
Les vagues de ses voiles cachent sa solitude
De son propre cordage il s'est fait prisonnier
Les chevaux enneigés le regardent sombrer
Naufrage sans amour pour seule plénitude.
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||||
9. |
Le verre brisé
03:37
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|||
Tu t’ouvres
Tu te fermes
C’est pas juste
C’est comme ça
Tu te prends
À mon piège
Pieds et poings liés
Tu te soumets
Tu te révoltes et tu me frappes et tu te perds non c’est pas juste mais c’est la vie
Et c'est comme ça
Tu es le verre brisé mille fois
La miette infime le verre l’éclat
À ce mariage brisé mille fois recommencé
Chaque jour de ta vie l’ intime mariage
De toi à toi
Brisé
Brisé
Miille fois
Le vase brisé qui chante encore sous l’éclat cru de sous mes doigts
Je te caresse et toi tu chantes ta note claire
Blessée à vif saignante fêlée
Et pourtant juste
Va savoir
Quelle harmonie
Te tient au corps
Toi qui n’est plus
Que fragment de fragment de fragment de fragment
De fragment de fragment de fragment
De toi
Que j'ai aimé
Faire chanter
Dessous mes doigts
Oh j'ai aimé
Te faire chanter
Dessous mes doigts
Oh chante chante
Toutes tes facettes
Toutes tes brisures
Tous tes éclats
Mon amour rude
Brisé mille fois
Toi qui me saigne
À chaque note
À chaque pas
Chante à l’envers
Chante sous moi
Toute ta matière
Brisée mille fois
Que je t’entende
Que je te serre
Entre mes doigts
Que je te tienne
Et te rassemble
Et te ressemble
Et que je t’aime
Encore une fois
Oh toi mille miettes
Mille feux
Mille éclats
Chante-moi
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10. |
Fantômes amers
05:47
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|||
Je peuple ma maison de sépultures égales
Les morts aiment si fort, les morts aiment si mal
J’ai installé pour les miens une chambre d’amis
Mais rien n’y fait
Chaque nuit un par un ils viennent me dire
Moi j’ai froid moi j’ai faim moi j'ai peur je suis seul je m’ennuie
Je les chasse mais en vain
Au matin les voici
Dans mon
Lit, mon amant me dit que ça ne fait pas son affaire
Qu’un jour il faudra bien mettre les points sur les i
Les morts au pays des morts et les vivants sur terre
Moi bien vivante
Toute de souffle de sang et de chair dans ses bras
Sa lumière son amante et la femme de sa vie
Pas la fille de cela
Ni la sœur de ceci
Ah
Mes fantômes amers
Je vous ai tant aimés
Caressés réchauffés
Aujourd’hui vous voilà
Dans le froid de l’hiver
Devenus mon enfer
Et moi le vôtre je crois
Mais mes fantômes s’accrochent comme à un Dieu sur terre
J’ai pas le coeur de dire non ni le cran de dire oui
Alors je reste pensive devant tant de prières
Encore un peu
Encore encore un peu de temps
Encore une fois rien qu’une ton rire de rivière
Ton parfum de fougère
Tes cheveux dans le vent
Ils sont la chair et le sang de ma vie de chimère
Je suis leur chair et leur sang je suis leur corps vivant
Paraît qu’il ne tient qu’à moi qu’un jour je me libère
Que je décroche une à une leurs mains de mes vêtements
Que le vent les emporte que les noie le courant
Que je sois plus légère
Qu’enfin passe le temps
Ah
Mes fantômes amers
Vous m’avez tant aimée
Caressée réchauffée
Aujourd'hui me voilà
Dans le froid de l'hiver
Devenue votre enfer
Et vous le mien je crois
Ça viendra, tout viendra, tout comme je viendrai, mes chers
Vous rejoindre un jour dans le monde des vivants
En attendant permettez que je me désespère)
À leur côté
Encore, encore quelques instants même
Si le monde comme il va me regarde de travers
Si je n’en suis pas fière
Si je trompe mon amant
Au creux des cimetières
Que j'habite en dedans
Ah
Mes fantômes amers
Nous nous sommes tant aimés
Caressés réchauffés
Aujourd’hui nous voilà
Dans le froid de l’hiver
Devenus notre enfer
Et ça suffit je crois
Je vous laisse, laissez-moi
Mon paradis sur terre
Chanter à ma manière
Me coucher dans ses bras
Vous oublier mes frères
Comme vous m’oublierez moi
Dans votre monde vert
Où les fantômes amers
Ça n’existe pas.
|
Ma Sarah Paris, France
Née de la rencontre entre le classique et le klezmer, entre Barbara et Bob Marley, entre Farid El Atrach et les Doors, Ma
Sarah est le fruit d’unions improbables.
Son territoire est celui de l’ultra-intime : ce dont on ne parle jamais à personne sinon à soi-même – ou à Dieu, quand on sait y faire ?
Tout est bon quand il s'agit de parler à chaque âme la langue secrète de son propre exil.
... more
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